Y a-t-il des psychosomatisations secondaires ? Livre Dr JL Dervaux – Il est très courant que les maladies aient un retentissement psychologique. On peut parler de psychosomatisation secondaire quand ce retentissement est suffisamment marqué pour aboutir à un entretien ou à une aggravation de la maladie. Pour prendre l’exemple de la douleur, le retentissement est différent suivant qu’il s’agit d’une douleur aiguë ou durable. En cas de douleur aiguë : anxiété-angoisse Bien souvent la survenue d’une douleur, surtout si elle est aiguë, va déterminer des manifestations d’une anxiété légitime et concernant deux incertitudes : – devant une douleur inconnue, la crainte de sa nature ; – devant une douleur connue, la crainte de son devenir. On reste là dans le cadre d’une anxiété tout à fait justifiée qui d’ailleurs cessera en même temps que l’incertitude. L’anxiété va donc être un facteur facilitant la survenue du trouble douloureux et le majorant. En cas de douleur durable : dépression-déprime La dépression réactionnelle ou déprime, survient à l’occasion d’un événement particulier et cesse avec sa neutralisation. Ce tableau peut donc être rencontré comme conséquence d’une douleur durable, ceci dans deux circonstances : – douleur persistante de cause mal déterminée ; – douleur de nature connue mais de traitement peu efficace. Ces deux composantes peuvent être associées puisqu’on ne peut bien traiter que ce que l’on connaît et qu’inversement un traitement peu efficace laisse peser un doute sur la validité d’un diagnostic. Le regard du sujet déprimé va, petit à petit, se détourner de la guérison pour se focaliser sur la douleur, le faisant alors entrer dans un cercle vicieux. La tendance dépressive risque alors de contrer l’action des traitements. Dans tous les cas : le stress Majorée par le stress ambiant, la douleur est aussi en elle-même un élément stressant. Les réactions de l’organisme correspondent à des situations douloureuses différentes : – une douleur aiguë met en jeu une réaction globale d’alerte ; – une douleur prolongée provoque une réaction de résistance organisée de l’organisme ; – la guérison ou l’acceptation de la douleur correspond à une adaptation individuelle ; – une douleur prolongée, sans issue apparente, entraîne un épuisement organique et psychologique. Toutes ces réactions sont très courantes ; seuls le dialogue et la collaboration avec le thérapeute ou professionnel de santé, pourront aider le patient à sortir de cette spirale nocive. Dr JL Dervaux Ouvrage de référence : « Et si c’était psychosomatique? » ; Éditions Dangles