Quand on n’a que l’amour… Photo Wikipédia – Continuer dans l’amour-Danièle Starenkyj©2016 www.publicationsorion.com Certes, l’amour est difficile. Et le faire rimer avec toujours peut sembler impossible. Mais quel est le secret de ceux qui réussissent(1) ? Vous vous souvenez de cette merveilleuse boîte à outils que vous transportiez constamment avec vous au début de ce grand voyage qu’est la vie à deux ? Spontanément, vous avez su manier ces outils avec art, et en toutes circonstances : écoute de l’autre, soutien de l’autre, encouragement de l’autre, appréciation de l’autre, confiance dans l’autre, reconnaissance de vos fautes envers l’autre, négociation avec l’autre. Ces outils sont si merveilleux qu’ils réussissent à bâtir ce chef-d’œuvre qui en amène tant à prononcer avec assurance les quatre oui de l’amour qui se veut éternel : deux oui pour signifier le choix exclusif de l’autre, et deux oui pour affirmer l’engagement inconditionnel de l’un envers l’autre. « Jusqu’à ce que mort nous sépare… » Le temps passe, et voilà les couples confrontés à ce que le psychiatre William Glasser(2) a nommé « le mystère du mariage ». Ironiquement, quelque part entre l’effervescence de la fête et la réalité quotidienne, les conjoints ont échangé la boîte à outils de la construction de leur couple pour le coffre à munitions de sa destruction. Soudain, la vision du couple plus grand que les deux individus égaux qui le forment, s’estompe. La joie du respect de l’autre est annihilée par la volonté de le contrôler. On cesse de l’écouter, de le soutenir, de l’encourager, de l’apprécier, de lui faire confiance ; on refuse d’admettre ses fautes, on renonce à négocier ses différents… Un à un les outils de la construction du couple sont négligés, délaissés, abandonnés. On a sorti les armes de la destruction du couple, et elles sont lourdement efficaces. On se met à critiquer l’autre, à le blâmer, à se plaindre de lui, à lui faire des reproches, à le menacer, à le punir, à le manipuler (si tu… je…). Le couple glisse dans le conditionnel présent : celui des reproches, des accusations, des récriminations. Le silence, la distance, l’indifférence, s’installent. L’amour, c’est la liberté. La liberté d’être soi-même sous le regard affectueux de l’autre. La moindre saveur de contrôle en amour, le fait basculer dans la résistance. Qui se sent contraint se crispe, se cabre, se désengage. Qui se sent forcé n’aime plus. L’humain réagit toujours à la pression par une opposition qui, selon son tempérament(1), sera soit intérieure soit extérieure. Le refus de plier devient refus d’aimer. Un oui après l’autre se mue en non. L’amour vacille dans la haine. La thérapeute conjugale Michele Weiner Davis(3) affirme que pour sauver un couple, il suffit que l’un des deux partenaires change. C’est à deux, au minimum, que l’on fait la guerre, n’est-ce pas ? Mais la paix commence toujours par un individu qui décide de faire trêve. Alors pour reconstruire un couple, il suffit que l’un des deux ressorte les outils qui l’ont construit ! Vous en doutez ? Pensez à l’effet domino… Réfléchissez à l’effet papillon… Si un simple battement d’aile de papillon peut déclencher une tornade, dit-on, que peut faire un sourire ce soir à celui ou à celle qui partage votre vie ? Un compliment ? Un regard ? Une caresse ? Un temps d’écoute ? Un hochement de tête compréhensif ? Une promenade main dans la main ? Essayez. Le changement sera immédiat. Et puis, continuez. Le changement sera durable. Vous aussi chanterez ensemble ce refrain(4) : « Vieillis avec moi / Quoi que le destin nous réserve / Nous irons jusqu’au bout / Car notre amour est réel / Dieu bénisse notre amour / Dieu bénisse notre amour » Oui, vous vieillirez ensemble… car quand on n’a que l’amour, on a tout, on peut tout, on est tout. Danièle Starenkyj ©2016 www.publicationsorion.com 1. Starenkyj D., Ce que cœur de femme veut, Orion, 2012. 2. Glasser W., Glasser C., Getting Together and Staying Together, Quill, 2000. 3. Davis Weiner M., The Divorce Remedy, Simon & Schuster, 2001. 4. « Grow Old With Me », la dernière chanson de John Lennon à Yoko Ono, 1980.