Faut il bannir les édulcorants de synthèse?

IMG_1542Les édulcorants artificiels comme l’aspartame, le sucralose ou la saccharine sont censés remplacer avantageusement le sucre et sont de plus en plus présents dans les boissons et aliments « lights » en tout genre. Selon certaines études comme celle menée par deux chercheurs de l’Institut Weizmann de Rehovot en Israël , ces édulcorants seraient

non seulement inutiles mais accéléreraient le développement de l’intolérance au glucose et pourraient favoriser l’épidémie d’obésité et de diabète qui se développe à l’échelle mondiale.

En février 2013, une étude épidémiologique réalisée par une équipe de l’Institut Gustave Roussy dirigée par Françoise Clavel-Chaperon directrice de recherche à l’INSERM avait révélé que les femmes (cohorte E3N) qui consommaient une quantité modérée de boissons édulcorées présentaient un risque accru de développer un diabète comparativement aux non consommatrices.

Jusqu’à présent, on pensait que les agents sucrants de synthèse non caloriques agissaient comme un leurre et pouvaient perturber la perception par le cerveau de la présence de sucre et agir de manière délétère sur le fonctionnement du pancréas et du foie. Mais l’étude réalisée au Weizmann Institute of Science à Rehovot a démontré tout autre chose : la consommation régulière de substituts non caloriques du sucre perturbe le métabolisme en modifiant profondément la composition du microbiote intestinal.

Selon le Dr Eran Elinav, l’utilisation d’édulcorants artificiels active certaines populations de bactéries intestinales qui sécrètent alors des substances pro-inflammatoires semblables à une surdose de sucre . Ceci perturbe gravement la capacité de l’organisme à absorber le sucre et favorise la genèse et le développement d’un syndrome métabolique.

Même si certains spécialistes sont venus tempérer ces résultats, il serait logique de réévaluer la consommation massive de ces produits qui ne sont donc pas d’innocentes solutions qui devaient combattre l’épidémie de diabète et d’obésité.

Les faux sucres sont ils responsables de l’épidémie d’obésité ?

Peut-être pas, mais lorsqu’ils sont associés à l’introduction sur le marché par les industriels de l’agro-alimentaire , du sirop de maïs enrichi en fructose et de graisses modifiées (acides gras trans technologiques) , ils participent de manière indiscutable au développement des risques liés au syndrome métabolique.

Gilles Corjon
Docteur en pharmacie, herboriste

On pourra lire aussi sur le site:  « La stévia: l’herbe douce au fort pouvoir sucrant »

Références:

Consumption of artificially and sugar sweetened beverages and incident type 2 diabetes in the E3N-EPIC cohort.
Guy Fagherazzi, PhD; Alice Vilier, MSc; Daniela Saes Sartorelli, PhD; Martin Lajous, ScD; Beverley Balkau, PhD; Françoise Clavel-Chapelon, PhD. American Journal of Clinical Nutrition
Artificial sweeteners induce glucose intolerance by altering the gut microbiota Jotham Suez, Tal Korem, David Zeevi, Gili Zilberman-Schapira, Christoph A. Thaiss, Ori Maza, David Israeli, Niv Zmora, Shlomit Gilad, Adina Weinberger, Yael Kuperman, Alon Harmelin, Ilana Kolodkin-Gal, Hagit Shapiro, Zamir Halpern, Eran Segal & Eran Elinav Nature(2014) doi:10.1038/nature13793 Received 27 March 2014 Accepted 28 August 2014 Published online7 September 2014