Connaissez vous la vitamine G ? – Gilles Corjon – Tout le monde connait les bienfaits de la vitamine C, de la vitamine A ou de la vitamine D3 que l’on considère aujourd’hui comme une neuro-hormone mais qu’en est il de la vitamine G ? La vitamine G ou « green vitamin » n’est en fait pas une substance biologique mais cette appellation a le mérite d’attirer notre attention sur les vertus thérapeutiques du monde naturel en lui-même. Voltaire disait déjà que » l’art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit« . Bien sûr, nous avons tous ressenti , un jour ou l’autre, que le soleil, une promenade en forêt ou même la simple contemplation des arbres présents dans un square en plein centre-ville pouvaient avoir un effet bénéfique sur notre humeur, nos émotions et sur la qualité de nos pensées. Mais peut-être n’avions nous pas imaginé à quel point, la simple présence de la nature pouvait avoir des conséquences favorables sur notre santé à la fois physique et mentale. Des études conduites scientifiquement viennent préciser cette relation et vont sans doute consolider les bases d’une discipline émergente : l’écopsychologie qui met en avant l’importance de la nature sur l’équilibre psychologique des êtres humains. Ainsi, des chercheurs de l’Université de Stanford s’appuyant sur des données d’imagerie du cerveau par scanner ont pu objectiver que l’activité de zones cérébrales impliquées dans des pensées négatives était diminuée après une simple promenade en forêt ou dans un parc arboré alors que ce n’était pas le cas pour une balade de durée identique en milieu urbain. D’autres études tendent à démontrer, malgré la difficulté d’une méthodologie appropriée, qu’une marche en forêt pouvait diminuer l’apparition de troubles respiratoires et pouvait renforcer l’immunité générale. Par exemple, le taux de cortisol salivaire qui constitue un marqueur d’un état de stress était à un niveau moindre à l’issue d’une balade en zone boisée. Il en serait de même pour la pratique sportive, la présence d’espaces naturels s’avère plus efficace pour la prévention de différents troubles cardiovasculaires que des activités en salle (rameur, vélos d’appartement…) « Quand l’homme s’éloigne de la nature, son cœur devient dur » (proverbe Lakota) Notre mode de vie matérialiste, le consumérisme, nos modes de pensée devenus mécaniques et l’urbanisation à outrance nous éloignent de plus en plus du monde naturel et le mot » environnement » lui-même vient souligner à quel point nous nous sommes isolés de la nature. Cette fracture est à l’origine de beaucoup de confusion et de souffrances qui conduisent malheureusement et inévitablement à la pathologie à la fois physique et mentale, aux conduites addictives ou à la fuite dans « les paradis artificiels » de la drogue. La prise de conscience de l’ensemble des bienfaits physiologiques, psychologiques et relationnels que procure le contact renouvelé et l’immersion dans le monde naturel est sans doute salvatrice et à l’origine d’une nouvelle façon « d’être au monde » . L’écopsychologie va plus loin encore , elle suggère que la relation à autrui n’est pas seulement basée sur les rapports sociaux ou la culture mais sur la qualité des liens qui nous unit au monde naturel. En revisitant l’écologie et en explorant les causes profondes de nos comportements nous pourrions mieux faire émerger une intuition profonde exprimée par la pensée bouddhiste ou taoïste ou plus près de nous, par des pionniers comme le Dr Bach, à savoir qu’il existe une interdépendance entre le bien-être planétaire et la santé de chaque être vivant. Un conseil : au lieu de « consommer » du stage de développement personnel ou de multiples pratiques de méditation en pleine conscience, commencer par des activités simples et faciles d’accès comme le jardinage, les balades en forêt, la pêche à la ligne ou les sorties botaniques….et soyez tout simplement présent et vous-même. Gilles Corjon Docteur en pharmacie, herboriste Conseils de lecture : Nicolas Guéguen , Sébastien Meineri : pourquoi la nature nous fait du bien Ed Dunod Soigner l’esprit, guérir la terre Introduction à l’écopsychologie Par Egger Michel Maxime Fondations écologiques n°5 Les Editions Labor et Fides » Spiritualité