Le soleil : maléfique ou bénéfique ? Danièle Starenkyj© juillet 2013 www.publicationsorion.com Les XIXe et XXe siècles ont été marqués par des modifications sociales vis-à-vis du soleil. Après avoir vécu et travaillé pendant des millénaires en plein air, exposée quotidiennement à la lumière naturelle du soleil, l’humanité a connu la révolution industrielle qui a drainé des millions d’individus des campagnes vers les villes, et des champs vers les usines. On retrouve dans la littérature, campées avec candeur, les conséquences visibles immédiates de cet exode sur les populations ouvrières : des lieux de vie et de travail qualifiés de « cloaques », sans air, sans chaleur, sans lumière, et une alimentation marquée par de très grandes privations. C’est sur cette toile de fond de disette que devaient se déployer le rachitisme, maladie de carence en lumière, la tuberculose, infection liée à une carence en calories, et l’alcoolisme, fléau connexe à un excès de souffrance. Ces problèmes seront peu à peu surmontés et mis en recul par l’application sociale et médicale d’une nouvelle hygiène de vie. Puis survient une autre révolution, celle de l’après Deuxième Guerre mondiale. Les spécialistes parlent de nouvelles modifications sociales vis-à-vis du soleil qui ont débuté dans les années 1950, caractérisées par l’apparition du bikini, la mode du bronzage, et le privilège des congés payés, synonymes de vacances prolongées en juillet/août au bord de la mer ou en montagne sous le soleil ardent de l’été. On ne parle plus comme autrefois d’insuffisance de soleil et de rachitisme, mais d’excès de soleil et d’augmentation des cancers cutanés qui surviennent en ce début de XXIe siècle chez des sujets de plus en plus jeunes. On avoue que la recherche de crèmes miracles et les chirurgies réparatrices toujours plus agressives sont paradoxales et impuissantes en face d’une irradiation solaire croissante et inconsidérée. Le seul espoir à l’horizon, nous dit-on, réside dans un changement radical des habitudes solaires des jeunes générations, un dépistage précoce des lésions précancéreuses et un traitement précoce des carcinomes débutants. On déclare que les crèmes solaires ne sont pas des protections suffisantes, mais que les vêtements constituent la forme la plus simple et la plus efficace de protection. Certes, la deuxième moitié du XXe siècle a connu une libération des mœurs et des conventions sociales favorisant l’exposition du corps déshabillé ou nu au soleil, mais il a aussi connu une modification profonde de ses habitudes alimentaires. Nos enfants et petits-enfants obèses sont accros à des aliments hyper riches en calories, à base de sucre et de gras, qui peuvent fournir jusqu’à 1805 calories avalées en moins de 20 minutes, et laissant sur sa faim. C’est sur cette toile de fond de profusion que se sont déployés, outre l’épidémie d’obésité et de maladies cardiovasculaires, le photovieillissement, les tumeurs précancéreuses et cancéreuses, et la pharmacodépendance. Le photovieillissement C’est un vieillissement purement lié aux facteurs environnementaux dont l’exposition solaire est la première composante. Les zones cutanées exposées au soleil présentent une peau épaissie et rugueuse, un teint jaunâtre, l’apparition de rides profondes, la dilatation des petits vaisseaux de la peau, et des taches et décolorations. L’excès de lumière solaire naturelle mais aussi artificielle (dans les salons de bronzage) est la cause directe du photovieillissement. Les tumeurs précancéreuses et cancéreuses Aussi appelées kératoses actiniques et carcinomes, ces tumeurs sont secondaires à l’action cumulative du soleil. Les kératoses actiniques débutent par de simples croûtes superficielles, saignant au contact, sensibles et parfois prurigineuses. Elles progressent ensuite vers des lésions qui peuvent évoluer en des excroissances de plusieurs centimètres appelées corne cutanée. L’exposition excessive au soleil a endommagé les gènes de la peau. Les personnes les plus à risque sont celles qui ont la peau claire, des taches de rousseur, et qui attrapent des coups de soleil rapidement mais bronzent difficilement. Une kératose actinique peut évoluer en carcinome spinocellulaire, une tumeur plus rare mais plus grave qui touche la lymphe et qui métastase à distance. Plus fréquent est le carcininome basocellulaire, lui aussi induit par le soleil. On met en garde contre la mode qui expose la partie lombaire, particulièrement sensible, au soleil. Au début, la lésion ressemble à une perle puis elle s’étend progressivement par une bordure surélevée. Sa malignité reste locale, mais sans traitement, elle peut littéralement dévorer et détruire un visage sans douleur. Le traitement chirurgical s’impose pour éviter un tel délabrement. Le mélanome est la tumeur cutanée la plus grave, et elle est de plus en plus fréquente. C’est une lésion noire, irrégulière dans sa forme et sa couleur. Il exige une chirurgie précoce. L’incidence du mélanome est actuellement multipliée par deux tous les dix ans. Les patients sont jeunes et le Centre international de recherche sur le cancer indique que « le fait d’utiliser un lit de bronzage une fois par semaine à partir de l’âge de 20 ans double le risque d’avoir un cancer de la peau avec mélanome bénin avant 45 ans1 ». Le soleil et la nutrition Si on lie maintenant sans hésitation l’excès de lumière naturelle ou artificielle au photovieillissement, on ne fait que commencer à placer les cancers cutanés dans le contexte d’un excès en calories, et plus particulièrement d’un excès en gras et en sucre. Une déclaration par un organisme dermatologique canadien de grand renom, en mai 2008, se lisait ainsi : « Les recherches démontrent qu’un régime faible en gras1 (moins de 21% des calories dérivées du gras) peut réduire l’incidence des kératoses actiniques. Ainsi ce qui est bon pour le cœur l’est aussi pour la peau1. » Le Dr Zane Kime, spécialiste de l’héliothérapie, avait déjà déclaré en 1980 à la communauté scientifique américaine : « La nutrition et le soleil sont intimement liés. Par son action sur la peau, le soleil peut produire certaines hormones et des nutriments comme la vitamine D. À moins que l’on ait une bonne alimentation, le soleil aura un effet négatif sur la peau. J’insiste : le bain de soleil est dangereux pour ceux qui suivent le régime américain standard riche en gras (polyinsaturés, saturés, trans) ou qui ne consomment pas une abondance de légumes, céréales complètes, et fruits frais. Ceux qui suivent le régime américain ne doivent pas s’exposer au soleil, ou ils doivent s’en protéger ; mais alors, ils souffriront à la fois des conséquences d’un régime riche en gras et d’une carence de soleil1. » Signalons que l’usage des crèmes solaires bloquent la fabrication de la vitamine D dans la peau et pourrait être à l’origine d’une nouvelle épidémie de rachitisme, et plus subtilement des maladies liées à une carence en vitamine D3, la bénéfique vitamine D en provenance du soleil… La pharmacodépendance Dans un dossier pédagogique, on peut lire la conclusion suivante : « Dans le cadre de la prévention primaire, le médecin ne doit pas ignorer chez des patients souvent polymédicamentés et souvent encore actifs (marche, promenade du week-end), le risque de toxidermie à type de photodermatose parfois très grave1. » La toxidermie est une intoxication de la peau par un médicament sous forme de comprimés, d’injection, de crème, d’aérosols, etc., qui aggrave et multiplie les effets néfastes du soleil. Les personnes les plus touchées par ce problème sont les personnes âgées qui consomment en général énormément de médicaments, et les femmes qui souvent très jeunes prennent la pilule contraceptive, suivent des thérapies hormonales de l’acné, puis, plus tard, sont soumises aux hormones substitutives de la ménopause, toutes à base d’œstrogènes, une substance parmi de nombreuses autres, réputée déclencher « l’intolérance au soleil » ou les porphyries, ces maladies héréditaires ou acquises qui se manifestent par une sensibilité accrue aux rayons solaires qui attaquent la peau et entraînent de tristes difformités cutanées mais aussi de graves symptômes psychiatriques2. La carence d’espérance L’excès de souffrance produit des dépressions : on ne veut plus vivre. La carence d’espérance suscite les toxicomanies : on veut se détruire. Ce que certains ont appelé débauche médicamenteuse ne serait-il pas tant le résultat de maux physiques de plus en plus pernicieux que d’un vide de l’âme de plus en plus incapacitant ? Et les maladies psychosomatiques traitées avec des molécules chimiques (antidépresseurs, barbituriques, benzodiazépines, etc., des substances pouvant toutes provoquer une intolérance au soleil), se transforment sous le soleil en maladies somatopsychiques : alors les humains brûlent et ils blâment le soleil… Le soleil, ami ou ennemi ? Bien sûr, c’est un ami. Je vous encourage à le découvrir par la lecture du livre LA SANTÉ TOTALE. Le soleil est bienfaisant. Il est indispensable pour une pleine santé. Mais il y a des précautions vestimentaires, nutritionnelles, et médicamenteuses à prendre si l’on veut retirer tous les bienfaits possibles d’un sage ensoleillement pour abaisser les taux de cholestérol sanguins, dans le diabète, l’hypertension, les infections, l’équilibre nerveux, les cancers… Découvrez le miracle de la vitamine D solaire… elle peut sauver votre vie. Danièle Starenkyj©juillet2013 www.publicationsorion.com Références 1. Starenkyj D., La santé totale, « Le sage ensoleillement », Orion, 2009. 2. Starenkyj D., Mon petit docteur, « L’intolérance au soleil », Orion, 2011.