La fatigue des seniors Un article du Dr JL Dervaux – Quelles sont ses caractéristiques ? Passé un certain âge, la fatigue prend un visage particulier. Précédée de peu par le retrait de la vie active qui est un événement parfois générateur de fatigue psychologique, surtout chez ceux qui n’ont pas prévu, pas préparé cette retraite ou chez ceux qui ont été usés physiquement par un travail trop intense. Cette fatigue peut être accentuée, soit par un excès d’activité chez ceux qui n’ont pas su mettre la pédale douce, soit par une inactivité totale, facteur de fatigue psychologique chez ceux qui n’ont pas su prévoir comment employer leur temps de « permission libératoire ». Elle peut se situer à plusieurs niveaux : – Fatigue sensorielle, visuelle, avec un état de dépendance, ou auditive entraînant un renfermement sur soi. – Sur le plan intellectuel : baisse de la mémoire et de la vivacité d’esprit, lenteur d’exécution des tâches, même les plus courantes, baisse de la concentration avec facilité de la dispersion de l’esprit. – Sur le plan moral : contexte anxieux et/ou mélancolique suivant le profil psychologique de base. – Physique : localisée à l’appareil locomoteur et cardio-respiratoire avec besoin fréquent de repos et essoufflement facile ; fatigabilité qui nécessite donc un effort ou fonctionnement peu intense et peu durable. Sans oublier qu’une fatigue chez une personne âgée peut masquer une affection organique ou un état dépressif, qu’il faut surtout ne pas ignorer. On retrouve ainsi chez les personnes âgées le rôle de garde-fou de la fatigue, à la nuance près que chez les sujets jeunes, elle indique le niveau à ne pas dépasser, alors que chez les seniors, elle indique le niveau jusqu’où il peut aller. C’est ce qui différencie un individu d’un certain âge, d’un individu d’un âge certain. Adoptez la bonne prise en charge ! Comme disait un célèbre général lors d’une émission télévisée : « A partir d’un certain âge, l’important c’est de durer… » Là encore, les règles de base de la prise en charge de la fatigue sont toujours d’actualité : repos et médecines alternatives Toutefois, les spécificités physiologiques et psychologiques du troisième âge apportent certaines particularités à la prise en charge : Il faut être à l’écoute de son organisme pour y déceler la fatigue naissante et prendre le repos obligatoire et nécessaire. Garder une alimentation variée, équilibrée, en quantité adaptée, ni excédentaire, ni insuffisante. L’exercice physique devra être régulier et modéré, là encore en se ménageant des sites et des temps de repos. Essayer à tout prix de garder le moral, éviter au plus les « stresseurs professionnels » que sont les médias ou la rubrique nécrologique du journal local. Essayer de garder un contact avec les autres, soit en individuel, soit au sein d’un club. En résumé, il faut programmer ses occupations pour les faire à son rythme, mais toujours en avoir : « On devient vieux quand on n’a plus de projet », tout en ayant la sagesse et la lucidité de rapporter ces projets à ses possibilités physiques et psychologiques. Acteur-Nature Ouvrage de référence : « De la fatigue au surmenage » ; éditions Ellebore A lire notre dossier récent: https://www.acteur-nature.com/interview-d-experts-du-naturel/la-fatigue-des-seniors-tome1.html