La jungle des maux de tête : comment s’y retrouver ? Docteur Jean-Loup Dervaux – Editions Dangles – A coup sûr le monde des maux de tête, est une véritable jungle dans laquelle il est bien difficile de déterminer son propre cas. Alors, plutôt que de se perdre dans des considérations ou dénominations plus ou moins compliquées mieux vaut tout simplement distinguer les maux de tête en fonction du ressenti de ceux qui y sont sujets. Avant même de rentrer dans le détail, il convient de bien savoir de quoi on parle quand on les évoque. Dés lors deux questions de base se posent : De quoi parlons-nous ? Mal de tête ou mal de crâne ? Cette question peut paraître saugrenue et pourtant… il ne faut pas perdre de vue que la tête comprend le crâne et la face, ce qui permet de différencier le mal de crâne, dénommés par les médecins céphalées, des douleurs ou algies faciales. Migraine ou pas migraine ? Migraine est devenu, avec le temps, un terme générique désignant tout mal de tête. Or la crise de migraine vraie réalise un tableau bien particulier et ne représente que 15% des maux de tête. La question est donc tout à fait légitime. Vous faites des maux de tête fréquents Ils sont plus gênants par leur répétition que par leur retentissement ; ce sont des maux de tête que l’on peut qualifier de banals. La douleur est sourde, mal définie, localisée à l’ensemble du crâne. D’intensité légère à modérée elle est rarement sévère. Sa durée se compte, le plus souvent, en quelques heures. Les signes d’accompagnement sont atténués : discrète gêne à la lumière, vague nausée. Enfin, la réponse au traitement est le plus souvent rapide et favorable. Les facteurs déclenchants sont nombreux : – excès alimentaire – souci ou contrariété – excès d’alcool ou de tabac – temps orageux, règles. – effort physique ou intellectuel… Tous les « petits moyens » sont bons, du moins dans un premier temps, pour faire passer un mal de tête… Qu’il s’agisse de l’isolement sensoriel, des petits moyens physiques ou à prendre par la bouche vous les retrouverez au niveau du tableau ci-dessous : 20 conseils pour faire passer un mal de tête. – Les médecines douces. A ce stade, elles ont un rôle non négligeable et seront souvent suffisantes ; on peut citer : Homéopathie, oligo-éléments ou phytothérapie. La médecine classique propose les antalgiques comme : aspirine, paracétamol ou anti-inflammatoire. Leur prévention consiste avant tout dans le respect de bonnes règles d’hygiène de vie. Vous avez mal tous les jours. Votre mal de tête est quotidien ; plus que son intensité c’est sa durée qui vous est pénible. Il s’agit d’une céphalée tensive, mal de tête lié à une tension nerveuse excessive, aussi dénommée céphalée de stress. La douleur est à type de serrement, de pression, « en casque ». Continue, gênante voire pénible, elle s’accompagne de raideur de la nuque, faux vertiges et malaises divers. Elle est liée à une contracture permanente des muscles crâne et de la partie haute du cou, essentiellement liée au stress. Son traitement est celui de sa cause. En médecine classique il associe antalgiques, tranquillisants et kinésithérapie douce de la colonne cervicale. Les médecines alternatives font merveille, qu’il s’agisse des remèdes précités, de l’acupuncture ou de la mésothérapie. Pour les éviter : Mode de vie calme et régulier, relaxation, lutte anti-stress et gymnastique de la colonne cervicale sont de mise. Vous faites de grosses crises douloureuses. Votre mal de tête évolue par crises espacées répétitives. Il s’agit de migraine, dénommée aussi « hémicrânie » (moitié du crâne) La douleur pulsatile, lancinante touche la moitié du crâne. Elle est pénible voire violente et s’accompagne de signes divers : rougeur de l’œil, vomissements; irritabilité, désorientation. Elle est liée à l’excès circulatoire au niveau des méninges. Les facteurs en sont variés : – Psychologiques, alimentaires, hormonales, climatiques… Pour la soigner : En médecine classique : Les médicaments de crise sont efficaces si pris précocement. Le traitement préventif est donné en cas de crises rapprochées. Les médecines alternatives. Remèdes, acupuncture ou mésothérapie sont efficaces en prévention des crises. Pour l’éviter : Mode d’existence calme et régulier, hygiène de vie saine et équilibrée et lutte anti-stress sont de rigueur. Vos douleurs surviennent par salves. Vos douleurs surviennent par salves répétées, regroupées en crises de durée variable : il s’agit d’algies faciales liées à l’irritation d’un nerf ou d’un vaisseau du visage. – S’il s’agit d’un nerf on parle de névralgie du trijumeau ; s’il s’agit d’un vaisseau d’algie vasculaire (AVF). La douleur est très caractéristique. – De type névralgique : Courant électrique, déchirure, touchant toute ou partie de la face, déclenchée par contact avec une « zone gâchette. » ou un temps orageux. En salves répétitives de quelques minutes. – De type circulatoire : Brûlure, torsion, au niveau de joue ou pommette, déclenchée par chaleur, alcool… En salves répétitives de quelques heures. L’intensité, violente voire atroce, leur est commune. Elle s’accompagne de. Congestion ou spasme facial. Agitation, insomnie. Fatigue, amaigrissement. Leur traitement. La médecine classique propose antalgiques majeurs, médicaments du mécanisme, voire traitement chirurgical d’une cause retrouvée. Les médecines alternatives n’ont qu’un rôle très adjuvant. Leur prévention : Eviter : alcool, chaleur et surplus de stress. Au début : massage local avec un glaçon +++. Au terme de ce survol des maux de tête Observez attentivement votre mal de tête et l’évolutivité de votre douleur, vous pourrez ainsi adopter la prise en charge la plus adaptée, le but final vis-à-vis des médicaments étant « d’être le mieux possible en en prenant le moins possible ». Les localisations de la douleur. 20 conseils pour faire passer un mal de tête. 1. Fuyez l’agitation : bruit, lumière, fumée, etc. 2. Isolez-vous dans un endroit : calme, aéré, frais, peu éclairé (lunettes noires). 3. Desserrez : col, cravate, ceinture, chaussures. 4. Allongez-vous à plat ; respirez lentement et relaxez-vous. 5. Imaginez la guérison de votre mal de tête : cela la facilitera. 6. Imaginez vos vaisseaux se resserrer/vos muscles se décontracter. 7. Frictionnez la zone douloureuse ou appuyez dessus pour modifier la circulation sanguine. 8. Massez les points réflexes des tempes et/ou de la nuque, pour faire partir la douleur. 9. Faites des mouvements d’assouplissement/déblocage du cou, mettez votre collier cervical. 10. Mettez, selon les cas, une compresse chaude ou froide, sur la zone douloureuse. 11. Faites pénétrer par massage une pommade ou un gel apaisant (crayon mentholé). 12. Pensez au sucre et à la caféine : café très sucré, coca cola. 13. Un petit verre d’alcool (whisky) dilate les vaisseaux et peut soulager dans certains cas. 14. S’il s’agit d’un embarras digestif, café salé ou doigt dans la gorge peuvent déclencher un vomissement libérateur. 15. Pensez aux médecines douces ou antalgiques de premier niveau, si l’accès n’est pas trop fort. 16. Préférez les anti-douleurs non spécifiques de niveau II en cas de fort mal de tête non migraineux. 17. Réservez les médicaments spécifiques prescrits par votre médecin, en cas de crises migraineuses confirmées. 18. Laissez le temps au médicament d’agir avant d’envisager une autre prise. 19. Imaginez l’action favorable du médicament : cela augmente l’efficacité. 20. Pour éviter et raccourcir les crises : repérer les causes ou facteurs, ainsi que le médicament qui vous soulage le mieux. Docteur Jean-Loup Dervaux Auteur du livre : » Migraines et maux de tête – C’est terminé ! « aux éditions Dangles Pour en savoir plus : article Gilles Corjon sur le site