Ministère de l’écologie, un vrai c’est pour quand ? On a eu Nicolas Hulot comme ministre de la transition écologique. A force d‘avaler des couleuvres, il a fini par jeter l’éponge. Quant à De Rugis, mis à part des repas qui sont un défi à la sobriété, que va-t-on garder en mémoire de son passage en tant que ministre de l’écologie ? Le choix de ce gouvernement va tout en même temps entre les exigences des associations écologistes et la résistance des lobbies de la FNSEA. Le gouvernement n’a cessé de souffler le chaud et le froid dans le domaine écologique si bien que cela frise la démagogie écologique? Le » et en même » en matière environnementale ne marche pas et là il faut choisir. Si les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles ont été proscrits, l’usage des pesticides non seulement ne baisse pas mais augmente encore voir l’article de La Croix: https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Pourquoi-lusage-pesticides-baisse-pas-2019-04-11-1201014909 Enfin le fameux glyphosate gagne un sursis d’ailleurs salutaire à Monsanto. La France a également donné son aval à une réglementation européenne plutôt laxiste sur les perturbateurs endocriniens. Parlons d’agriculture biologique, le gouvernement avait pris plusieurs mesures pour favoriser le développement du bio, à commencer par une augmentation des aides à la conversion pour les agriculteurs cependant la quasi-suppression des aides au maintien fait peser une menace sur les exploitants qui n’ont pas trouvé leur équilibre économique au bout de cinq ans. Que pourrait dire un vrai ministre de l’écologie sur l’accord de libre échange nommé CETA ? Avec ce traité de libre échange entre l’Union Européenne et le Canada qui doit être ratifié par les députés aujourd’hui, c’est la porte ouverte à la mal-bouffe d’Outre Atlantique. Là, plus question de parler de » boeuf aux hormones » mais on voit pointer les viandes d‘animaux nourris aux farines animales comme au bon vieux temps des » vaches folles ». Même si le gouvernement s’en défend, il est bien convenu qu’au Canada ces pratiques sont courantes et vont s’infiltrer dans la vieille Europe comme si de rien n’était. Adieu monsieur Macron le principe de précaution au nom d’un libéralisme dévastateur ! Adieu l’idée de manger local pour éviter les longs voyages de marchandises … pas très écologique tout cela ! Quand aux boeufs engraissés aux hormones, c’est monnaie courante au Canada, qu’allez-vous promulguer pour en interdire la vente en France ? Là bas, tout fait chair y compris les activateurs de croissance (c’est pour activer la nôtre que vous allez laisser passer cela dans notre pays ?) Plus globalement ce CETA va permettre d’abaisser les normes écologiques et sanitaires ce qui va à l’encontre de la santé et de l’environnement. Les dégâts sur le plan humain et écologique ! Pesticides, OGM, conditions d’élevage, le but est d’harmoniser les normes afin de faciliter les échanges. C’est ce qui est officiel mais Nicolas Girod porte-parole de la Confédération Paysanne exprime son désarroi » Ils entérinent une production qui s’industrialise, une course à l’export et au prix bas. A long terme la durabilité n’est pas là » » les chapitres sur le social et l’écologie sont les seuls à ne pas être contraignants. Dans ce traité sur le CETA sur 1596 pages, 13 concernent l’environnement et aucunes sont contraignantes en ce domaine » fustige Samuel Léré. » L’accord de La COP 21 n’est pas vraiment contraignant, alors que les accords de libre-échange avec leur tribunaux d’arbitrage sont bien plus puissants » constate Maxime Combes. Enfin, Karine Jacquemart affirme » Si la France considérait que le climat et le principe de précaution constituaient des lignes rouges nous ne devrions pas voter oui » Pourquoi notre nouveau chantre de l’écologie Emmanuel Macron semble déterminer à faire passer en force ce CETA dans la même précipitation que celle qui lui a fait choisir la ministre des transports au poste de l’écologie ? Ah oui, on oublie surtout pas de doper la croissance avec ce nouvel engrais économique qu’on nomme libre échange. C’est cela le « en même temps » de notre président. A l’heure où des paysans français n’en peuvent plus et se convertissent au bio avec tant de peine… Nous allons avoir un déferlement de produits détestables tant sur le plan environnemental que celui de la santé. Avec la nouvelle ministre de l’Ecologie va-t-on dépasser les bornes ? Après 10 mois d’inaction, de celui qui nous quitte, le ministère de la transition écologique ne pouvait rester vacant. En choisissant une remplaçante, Elisabeth Borne qui, va occuper en quelque sorte à mi-temps son rôle de ministre de l’écologie puisqu’elle est aussi ministre des transports, monsieur Macron a voulu montrer sa détermination à mettre une personne qui n’incarne ni l’écologie politique ni vraiment les pensées de Pierre Rabbhi. Avec elle, c’est le transport routier qui va l’emporter sur le train. Bien entendu, il faut faire un choix ! La signature du CETA et du Mercosur ce sont des causes souveraines et avec le pragmatisme froid qu’elle peut avoir dans ses combats qui n’ont au demeurant jamais été écologiques. Ses détracteurs peuvent reprocher à Elisabeth Borne des déclarations aussi tranchées que récentes. En juin elle affirmait » N’en déplaise aux détracteurs de l’avion, je préfère une petite ligne aérienne qui désenclave rapidement et efficacement »fustigeant au passage les lignes de chemin de fer. Alors avec elle, les routes où séjournent moins de camions c’est pas demain la veille: alors une vraie catastrophe pour le bilan carbone ? Non vraiment la cause écologique n’est pas au rendez-vous et son ministre non plus ! Acteur-Nature