Quinton et la défense du milieu intérieur (2ème partie) Photo Office du tourisme Ouessant – Dans notre premier article, nous exprimions cette affirmation : « Une question toutefois se pose … qui, actuellement, continue les recherches heureuses de Quinton ? ». Facile de répondre à cette interrogation : Il fut un temps béni du début du siècle dernier où le savant était un homme libre et non inféodé aux puissances de l’argent tel qu’un laboratoire de l’industrie pharmaceutique. Quinton faisait partie de savants du même type que Léonard de Vinci et dont Barrès dira de lui « Nul autant que Quinton ne m’a donné le sentiment du génie ». Son génie de chercheur et de précurseur, comme Léonard de Vinci, se manifeste dans bien des domaines. Ainsi, au moment des premiers balbutiements de l’aviation, Quinton déclara que l’avenir était au plus lourd que l’air et qu’avant peu on irait boire le thé à Pékin dans la journée. Ces déclarations lui valurent les railleries des chansonniers de l’époque. Quinton fut l’un de ceux de sa génération à soutenir l’idée que l’aviation était l’avenir de l’homme et il présida la « ligue nationale aérienne » qui fut à cette époque le moteur du développement de l’aviation en France. En 1905, lors de la publication de son livre « l’eau de mer, milieu organique », cela créa un effet considérable dans l’ensemble du monde scientifique et de grands maîtres du monde médical collaborèrent avec lui. De nombreuses communications scientifiques de Quinton furent faites avec tel ou tel ponte du monde médical de cette époque. Vous aurez du mal à vous représenter l’aura qu’avait Quinton en son temps tellement les médicastres d’aujourd’hui ont occulté les recherches de ce génie. Quinton exerçait une énorme influence sur toutes les célébrités de sa génération et il eut pour ami aussi bien Maurras que Barbusse. Certes, Quinton appartenait à cette génération qui ne pouvait « digérer » la défaite de 1870 face aux Prussiens. Pour cette raison, il s’engagea à l’âge de 48 ans dès la déclaration de la Première Guerre mondiale. Il la termina avec le grade de lieutenant colonel après avoir été blessé de nombreuses fois. Il obtint enfin de nombreuses citations. Un génie reconnu de son temps, oublié actuellement ! Deux ans après sa mort en 1925, le maréchal Franchet d’Espérey lança un appel pour ériger un monument à sa mémoire. Tenez vous bien, dans le comité d’honneur qui se constitua aussitôt, on trouve le Président de la République, le président du Conseil, celui du Sénat, de nombreux maréchaux de France, des savants dont on mesure encore l’universalité comme Charles Richet et De Broglie, des écrivains comme Anna de Noailles, Bourget, Maurras, des hommes reconnus comme Blériot et Dewoitine. Ce qui est incroyable c’est que la liste comporte trois pleines pages de noms célèbres à l’époque et dont beaucoup le sont restés. A l’inauguration du monument à Chaumes-en Brie, Paul Painlevé savant et homme politique, déclara que René Quinton léguait aux générations futures une œuvre, un exemple, une leçon. L’œuvre monumentale de Quinton est encore à redécouvrir. Il existe de nombreux inédits de Quinton sur le lieu d’origine de la vie, le lieu d’apparition de l’homme. Cet homme universellement célèbre fut, nous en sommes sûrs, la bête noire des nouveaux médicastres de l’industrie chimique naissante. Pensez-donc ? Soigner l’humanité avec un médicament aussi commun que l’eau de mer, qu’est-ce que cela peut rapporter? Cela faisait écrire dans « l’Intransigeant » un quotidien de l’époque de Quinton : « Les travaux de Pasteur apportent une conception de la maladie. Ceux de Quinton nous apportent une conception de la santé. Qu’est-ce qu’un sérum de Pasteur ? C’est un sérum particulier à une maladie et contre cette maladie, un sérum qui attaque un microbe donné et aucun autre. Qu’est-ce que l’eau de mer ? C’est un sérum qui n’attaque aucun microbe particulier, sinon qu’il donne à la cellule organique la force pour lutter contre tous les microbes. » Que s’est-il passé au début des années 1900 pour qu’on en arrive là ? A la fin du dix neuvième siècle, la médecine allait faire un choix décisif entre deux grandes figures du moment Béchamp ou Pasteur. Pasteur a longtemps été chahuté par le monde médical car lui-même n’était pas médecin mais chimiste. Les idées pasteuriennes triomphèrent surtout et avant tout parce que cet homme était un fantastique homme des médias et qu’il sut en jouer pour faire triompher ses idées. Au travers de nos écrits, il ne nous appartient pas de soulever les zones nombreuses d’ombre qui se cachent derrière le mythe de Pasteur, mais de montrer que cet homme de génie a totalement occulté celui de savants extraordinaires comme Antoine Béchamp, Claude Bernard, René Quinton qui lui étaient contemporains. Les thérapies liées au « milieu intérieur » furent occultées au profit de celles du « milieu extérieur. Avec Pasteur les maladies venaient de micro organismes externes, les thérapies à base de sulfamides, d’antibiotiques, de sérum et vaccins devaient triompher. Celles qui consistaient à renforcer et générer la résistance étaient alors rejetées. Béchamp ou Pasteur ? Béchamp et Pasteur qui étaient contemporains, s’opposèrent farouchement pour défendre leurs théories bactériennes devant les milieux scientifiques de l’époque. Pasteur défendait la théorie selon laquelle toute maladie infectieuse était causée par des micro-organismes invariables dans leur forme et se développaient à l’extérieur de l’organisme, le milieu intérieur de tous les organismes vivants étant stérile. Béchamp voyait à la maladie une origine interne, et affirmait que toute matière organique est sujette à des modifications naturelles dues à des processus normaux de fermentation. Ces processus provoquent, dans des conditions pathologiques, le développement des mycrozomas et aboutissent à la formation de bactéries ayant des propriétés de putréfaction et de fermentation. En fait, Pasteur n’était ni médecin ni physiologiste mais chimiste. Beaucoup de docteurs en médecine d’aujourd’hui qui se revendiquent de lui ont oublié qu’en son temps, leurs confrères de l’époque le combattirent avec beaucoup de hargne. Pasteur ne pouvait pas comprendre l’importance du milieu et de la bonne santé d’un organisme comme élément essentiel de résistance à la maladie. Indifférent à l’ambition personnelle, Antoine Béchamp était modeste et confiant, sincère et enthousiaste, pénétré de l’idée du devoir, de la recherche et de la vérité et de la nécessité de la dire. Il négligera toujours toute publicité, et ne fera aucun effort pour rechercher des relations influentes. Pasteur lui, était un homme médiatique, arriviste et sans scrupule, génie de la publicité et des relations publiques. En 1900, Béchamp s’était un jour indigné en ces termes : « Je suis le précurseur de Pasteur comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent qui le nargue et le calomnie »… Pourtant, sur son lit de mort, Pasteur aurait reconnu la pertinence des travaux de son rival en énonçant cette phrase célèbre : « Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout« . L’eau de mer, milieu organique Au XIXème siècle, Claude Bernard avait établi la théorie fondamentale du milieu intérieur. Dès 1900, les travaux de René Quinton démontrent que l’on peut remplacer la transfusion sanguine par de l’eau de mer mais aussi que cette eau permet de redonner de la vitalité à un organisme fragilisé. En 1900, il sauve des milliers d’enfants d’une épidémie de choléra : Le plus souvent à quelques heures de la mort, ils sont ressuscités. Dans chaque principale ville de France seront crées des dispensaires marins. A la veille de la première guerre mondiale le succès de la méthode Quinton était si spectaculaire que le ministre de l’Intérieur de l’époque envisageait d’intervenir pour que les injections d’eau de mer deviennent obligatoires comme le furent plus tard les vaccinations. Scientifiquement et cliniquement, les chercheurs démontrent que l’eau de mer isotonique est le liquide indispensable au développement de la vie, qu’elle correspond au « milieu interne » défini par Claude Bernard et que cette eau de mer intervient dans la régulation de l’homéostasie générale d’un corps en bonne santé. L’eau de mer et ses qualités exceptionnelles Les qualités de l’eau de mer sont en tout point semblable à celle de l’eau qui baigne nos cellules. Cependant, les minéraux ne sont pas dans les mêmes proportions. En chiffres, cela nous fait une concentration en minéraux de 34 g par litre pour l’eau de mer et 9 g par litre pour les plasmas du milieu vital du corps humain. Il faut donc diluer cette eau marine avec de l’eau douce pour obtenir une salinité proche de celle de nos plasmas cellulaires. Une eau marine non diluée porte le nom de plasma marin hypertonique, une eau de mer diluée celui d’isotonique. L’eau de mer contient 34 à 35 grammes de sels par litre, dont 27 g de chlorure de sodium. En terme d’hydrologie, c’est une eau chlorurée sodique forte, sulfatée mixte, potassique, magnésienne, bromo-iodée, ferrugineuse, phosphatée et silicatée et enfin polymétallique. En fait, tous les éléments du tableau de Mendeleïev, c’est-à-dire tous les corps connus sur terre sont présents dans l’eau de mer. Cependant, il ne faut pas penser que l’eau de mer puisse être reconstituée à partir de tous les corps chimiques présents. Ainsi, les animaux marins ne survivent que si on à une eau de « synthèse », au moins 1% d’eau de mer naturelle. Elle contient d’abondantes substances organiques comme la mucosine et aussi toute la faune et la flore microscopiques du plancton. Ces micro-organismes luttent activement contre les microbes étrangers d’où leur effet antibactérien et antibiotique. Les bactéries terrestres comme les colibacilles issus des sécrétions animales disparaissent en milieu marin : 99% des germes provenant des égouts sont détruits en 2 jours dans l’eau de mer. L’eau de mer, l’eau de nos origines Il faudra de très nombreuses années à Quinton pour apporter les preuves chimiques de la théorie marine et pour cela il va se livrer à un travail de bénédictin. En fin de compte, il peut prouver que les profils chimiques de l’eau de mer et de notre milieu intérieur sont identiques. « Le fait que la plupart de ces corps ne s’y trouvent qu’à l’état impondérable ou à peine pondérable n’importe aucunement, au point de vue qui nous occupe. On n’est nullement en droit de dire qu’un élément, si faible que soit sa proportion, ne joue qu’un rôle de second ordre dans une dissolution. Les zéros et les virgules qui chiffrent nos dosages ne chiffrent aucunement, au point de vue physiologique, l’importance des éléments les uns par rapport aux autres. Dans l’eau de mer aussi bien que dans l’organisme, un sel de caesium, par exemple, que révèle seule l’analyse spectrale, doit être considéré, jusqu’à preuve absolue du contraire, comme présentant une importance biologique égale à celle du chlore et du sodium, qui constituent à eux seuls les 84 ou 90 centièmes des sels dissous. Rien ne prouve, en effet, que le caesium, ou tout autre sel infinitésimal, ne joue pas dans la vie physiologique des mers ou de l’organisme un rôle indispensable à la manifestation de cette vie. Il y a toute une microchimie physiologique à peine commencée, qui montre, à n’en pas douter, le rôle capital que jouent certains corps dans la vie, à des doses extraordinairement réduites, et à ces doses seules. » René Quinton. L’eau de mer allait donner naissance à la thalassothérapie qui trouva son indication à l’encontre de tuberculoses osseuses et articulaires, la maladie de Pott, les adénites, le lymphatisme, le rachitisme, les déviations du squelette et toutes les formes de rhumatismes. L’eau de mer allait faire le succès de la médecine « du milieu intérieur » mais nous vous laissons découvrir dans un troisième volet ce que la mer peut guérir et là vous serez vraiment étonné et scandalisé par le fait qu’actuellement la thérapie marine soit aussi peu développée… Roland Reymondier Conseiller en produits de nutrition