Comment vaincre une addiction ? Photo Wikipédia-fumer– Dr JL Dervaux – Vaincre une addiction cela veut dire deux choses : – Tout d’abord s’en libérer, aussi bien de la dépendance physique que de la dépendance psychologique – Ensuite et peut-être même surtout ne pas replonger, ce qui est un temps essentiel de la thérapie. Pour cela un certain nombre de conseils sont de mise : Pour s’en libérer il faut : – Etre conscient de son état et accepter d’être aidé. Nous l’avons déjà dit : on ne peut aider que quelqu’un qui souhaite être aidé, ce qui présuppose qu’il individu en question s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas ; si cette première condition n’est pas réalisée rien n’est possible. – Dédramatiser la situation en prenant du recul. Cette étape sera au mieux réalisée avec le thérapeute, elle consistera à faire le point en précisant très exactement le type et l’importance de l’addiction : en effet, l’étude d’un état maladif -et l’addiction en est un, même si au départ elle peut sembler être une « maladie volontaire »- va permettre de prendre un certain recul et induire dédramatisation de la situation. -Déterminer et cultiver sa motivation. Ceci est fondamental : la sortie d’une addiction ne s’achète pas, elle se mérite. Tous les moyens qui sont mis à la disposition ne sont que des wagons, la locomotive c’est la motivation, qui doit venir du plus profond de soi et être plutôt de nature psychologique. Elle doit donc être clairement définie et devenir une sorte « d’addiction anti addiction ». -Passer avec succès la phase difficile du sevrage. C’est sans doute à ce stade que l’addict aura le plus besoin d’aide, tant sur le plan matériel que psychologique, la première attitude positive étant de lui faire concevoir que cette phase difficile est temporaire et que le temps travaille pour lui. -Vaincre au long terme la dépendance psychologique. Cette phase assure la jonction avec le traitement préventif de la rechute : l’addict doit bien être conscient qu’on ne gomme pas une addiction car il existe une mémoire addictive qui peut faire réactiver cette dernière à tout moment. -Savoir changer radicalement d’environnement L’existence de cette dépendance psychologique au long terme amènera parfois le sujet à changer radicalement d’environnement, tant sur le plan des individus qui l’entourent que sur celui de son lieu d’habitation, afin d’éviter d’être exposé à la tentation. Pour ne pas replonger il faut : – Savoir rester toujours extrêmement vigilant. Comme nous l’avons déjà dit il ne faut jamais penser qu’on est définitivement débarrassé d’une addiction : replacé dans des conditions défavorables on peut, par exemple, recommencer à boire ou à fumer après des années d’abstinence ; donc méfiance extrême en fonction des circonstances ! – Pratiquer une forme de gestion addictionnelle. Un état d’esprit additif est par définition exclusif ; plutôt que de laisser, suite à la maîtrise de l’addiction, un vide face à un cerveau « addictogène », il est préférable de définir plusieurs activités de natures diverses : intellectuelles, artistiques, physiques qui vont combler ce vide et éviter son ré envahissement par une addiction nocive. – Reconstruire son physique par l’hygiène de vie Ces conseils de bonne hygiène de vie concerneront : – la diététique ; – le repos et le sommeil ; – l’activité physique ; – l’éviction de certaines substances nocives. – Restructurer son mental par la lutte antistress. Là encore, tous les moyens seront employés : – des moyens psychologiques ; – des moyens physiques ; – des moyens assistés. Autrement dit : il faut être prêt à adopter un nouveau mode de vie, sain, naturel et le plus éloigné possible des conditions qui ont présidé à la naissance de l’addiction. Dr JL Dervaux Ouvrage de référence : « Etes-vous accro ? » ; Édition Alpen ; 2017