Les troubles de l’équilibre des seniors Photo site Domidom – Article du Dr JL Dervaux – Les troubles de l’équilibre des sujets âgés constituent un véritable problème de santé publique : ils touchent environ 50 % des individus de plus de 70 ans et les principaux motifs de consultation après 75 ans. Ils sont rarement étourdissements ou vertiges, mais surtout et avant tout instabilité permanente. Cet état de choses aboutit, au maximum, à une démarche de compensation caractéristique : – réduction de la vitesse de la marche ; – attitude penchée en avant ; – réduction de la longueur et cadence des pas ; – important balancement des bras. Les chutes répétitives en sont la conséquence, pouvant entraîner outre les conséquences physiques, allant de la simple contusion à la fracture, une régression psychomotrice brutale, véritable urgence gériatrique. Les examens dits de « posturographie » pratiqués par les médecins montrent : – une instabilité globale aux manœuvres lentes ; – un retard à la réaction lors de manœuvres rapides. Rappelons que l’équilibre est assuré par l’oreille interne, la vision et la sensibilité dite « propioceptive »*, qui nous renseigne sur la position de notre corps dans l’espace. En fait, chez la personne âgée, l’équilibre n’est plus assuré par l’oreille interne mais par la vue ; or le système visuel réagit beaucoup plus lentement à un déséquilibre que le système labyrinthique… avec les conséquences que l’on peut imaginer. La diminution de la performance de ces trois composantes* est liée : à l’arrivée de la sénescence, coïncidant avec la somatopause : chute progressive des hormones anti-âges que sont l’hormone somatotrope et la DHEA ; au stress oxydatif, liée à l’accumulation progressive dans l’organisme des radicaux libres, véritables « bavures biologiques » ; à certains facteurs aggravants, comme l’existence d’un syndrome métabolique ou d’une maladie neuro-dégénérative. Fort heureusement, ces troubles de l’équilibre sont accessibles à la rééducation. La démarche de prise en charge est triple : dépister et soigner une maladie causale concomitante ; mettre en place une prise en charge médicamenteuse neuro circulatoire ; pratiquer une rééducation complète, concernant les trois composantes de l’équilibre ; cette dernière favorisera l’oreille interne, aux dépens de la fonction visuelle. Dr JL Dervaux Pour en savoir plus: « Vertiges et troubles de l’équilibre » Editions Dangles – Dr JL Dervaux