Le merveilleux pouvoir guérisseur de l’argile ! (1) Photo Argiletz – Le Soleil est essentiel à la vie mais, qu’en est-il de la terre ? En fait, toutes les formes de notre globe proviennent de la Terre ; faut-il donc s’étonner de son pouvoir guérisseur exceptionnel ? C’est la terre qui absorbe les différentes forces de vie (air, eau, soleil) pour faire éclore le germe qui est en son sein. Les peuples traditionnels connaissaient ses immenses propriétés et ils en bénéficiaient aussi bien en usage interne, qu’externe. Comme remède naturel, la terre argileuse est connue, non seulement des hommes, mais aussi des animaux qui aiment aussi bien manger de la terre que de prendre des bains de boue. L’un des plus anciens principes de guérison L’usage de la terre comme traitement médical est aussi ancien que l’hydrothérapie, les traitements par la lumière et aussi l’air. La terre fut probablement employée depuis que l’homme existe. Elle fut sans doute le premier des remèdes. A l’époque d’Homère, on employait une terre argileuse venant d’une colline de Lemnos. Elle semblait être d’origine volcanique. Hippocrate utilisa diverses variétés de terre, soit en application sous forme de compresses rafraîchissantes, soit en les absorbant délayées dans l’eau. Deux terres exceptionnelles furent préconisées par la religion chrétienne : le « lait de Marie » et le « lait de Paul ». Le « lait de Marie » était extrait d’une grotte voisine de Bethléem. La légende voulait que Marie, lors de sa fuite en Egypte, ait trouvé un gîte dans une grotte et que, lors de l’allaitement de son enfant, des gouttes de lait soient tombées sur le sol. Le « lait de Paul » doit son nom aussi à un épisode du nouveau testament. Lors de son naufrage devant Malte en l’an 56, Paul avait été mordu par une vipère, qu’il avait jeté au feu. Son entourage s’attendait à ce que sa main enfle et qu’il meure. Mais, rien de tel ne se produisit. Il est dit que Paul aurait utilisé une terre spécialement efficace contre le venin des serpents. Plus tard, la même terre fut extraite d’une grotte dans laquelle il avait prêché. Pour les chrétiens, souvenez-vous l’épisode de Jésus guérissant un aveugle en lui mettant de l’argile sur les yeux et lui demandant d’aller se laver dans la fontaine de Siloé…. Au début du premier millénaire, Pline l’Ancien a résumé dans son « Histoire Naturelle » tout ce qu’il savait au sujet des terres curatives. Elles étaient considérées comme un remède merveilleux contre le larmoiement, la conjonctivite, les hémorragies, les affections de la rate et des reins, les règles trop abondantes, les empoisonnements. L’ile de Lemnos et Hippocrate, c’est vraiment là que tout à commencé…. Hippocrate, le père de la Médecine, préconisait une argile exploitée sur l’île de Lemnos, proche du Moyen Orient. Un peu à la même époque, le médecin Dioscoride décrit l’emploi des terre curatives dans « De materia medica ». La terre de Lemmos y est mentionnée comme particulièrement puissante en efficacité. Cependant, c’est Galien, le plus éminent thérapeute de l’Antiquité, qui vulgarisa l’emploi des terres curatives. Voici ce qu’il affirmait « Si, frottée sous les yeux, elle modère la douleur et empêche l’écoulement des voies lacrymales. En cas d’hémorragie, elle doit être administrée avec du vinaigre. Elle est utilisée contre les affections de la rate et des reins, des menstruations abondantes, aussi contre les poisons, et les blessures causées par les serpents. » Si le Moyen Age fut la période la plus obscure sur le plan de l’utilisation thérapeutique des terres curatives en Occident, il n’en était pas de même en Orient. C’est vers la fin du Moyen Age qu’elles prirent à nouveau une grande importance dans la lutte contre la peste. Pour ce fléau qui ravagea les 2/3 de la population d’Europe, c’est encore la terre de Lemnos qui était alors la plus appréciée et la plus rare : elle valait son pesant d’or. Ce n’est pas pour rien que, lorsque les Turcs eurent pris possession de l’île de Lemnos, ils explorèrent à leur profit les gisements de terres curatives. Malgré la renommée dont jouissait ces terres curatives, les pays occidentaux la dédaignèrent. Il fallut attendre le XVème siècle pour qu’un médecin d’Augsbourg nommé Geissler, mentionne les terres de Lemnos et d’Arménie. L’épidémie de peste sévissait une nouvelle fois encore en Europe… L’argile de Lemnos remporta un franc succès contre l’épidémie. C’est à partir de cette époque que l’on fit des recherches en Silésie pour remettre à l’honneur cette Antique Thérapie. Le grand Paracelse remet en évidence les effets thérapeutiques de la terre. Ce sont tout à la fois Agricola connu sous le nom de « père de la minéralogie » et Paracelse qui étaient devenus tous deux de grands spécialistes des remèdes naturels, en particulier des terres, qui remirent à l’honneur l’utilisation des terres des pays de Saxe. Parmi les nombreuses terres saxonnes, la terre miraculeuse de Planitz « Terra Miraculosa Saxonia » connu un succès durable. Cependant, il fallut attendre 1882 pour qu’un naturopathe nommé Max von Pettenkofer, réhabilite la thérapie argileuse, dans un de ses ouvrages. L’abbé Kneipp fit connaitre l’argile dans toute l’Europe Les traitements par l’argile et d’autres terres curatives ont trouvé en la personne de Kneipp un promoteur enthousiaste. Il prit l’initiative de l’appliquer parallèlement à l’hydrothérapie dont il fut l’apôtre. Il commença sur les animaux et ensuite sur l’homme. Il utilisait l’argile non seulement en poudre sèche délayée dans un mélange de vinaigre et d’eau mais aussi en application locale d’eau argileuse. Sébastien Kneipp soignait par des compresses et enveloppements de ce type toutes sortes d’inflammations (maux de gorge, irritations cutanées) les plaies , les piqûres d’insectes, les ulcères des jambes, les adénopathies. Il traitait aussi les congestions cérébrales et les palpitations par des enveloppements des jambes à l’argile et des compresses à l’eau argileuse sur la région du cœur. Une bien étonnante expérience A la même époque que Kneipp, le professeur Julius Stumpf, médecin légiste, fit une observation assez incroyable. Lors de l’exhumation du cadavre d’une femme morte depuis trois ans : le corps et les vêtements étaient en parfait état de conservation. Il constata que la terre était argileuse et en déduit que cette glaise possédait des réfractaires aux bactéries et à la décomposition. En 1886, il effectua une expérience sur un gros abcès d’une jambe risquant l’amputation ; elle confirma les pronostics de Stumpf : la plaie perdit rapidement sa mauvaise odeur, se purifia et ne tarda pas à guérir… Le professeur Stumpf attribuait le principal effet des terres argileuses à leur forte puissance de déshydratation et d’absorption. C’est en 1900 qu’il commença à utiliser le kaolin (variété d’argile) en usage interne contre les troubles de l’estomac et de l’intestin, le choléra asiatique et la diphtérie. Pour traiter celle-ci, fléau du début du siècle, il délayait le kaolin dans un volume d’eau et badigeonnait la gorge à intervalles réguliers pendant quelques minutes ; au bout d’un jour ou deux la guérison arrivait… Pendant la guerre de 1914-1918 de nombreux médecins admirent l’efficacité de l’argile contre le choléra et la dysenterie. C’est en 1916 que le docteur Adolf Just fit observer que la glaise argileuse avait une efficacité supérieure à celle du kaolin. Il utilisait un gisement qu’il avait découvert dans le Harz près de Blankenburg. Il fut sans aucun doute le meilleur propagandiste de l’argile en ce début du XXième siècle. Car non seulement la glaise argileuse possède un très grand pouvoir d’absorption et de désintoxication, mais elle donne la possibilité d’être « nourricière » en apportant environ 6% de substances minérales nobles comme le fer, l’acide silicique, le magnésium, le manganèse, le cuivre et bien d’autres éléments salvateurs. Romolo Mantovani et Raymond Dextreit, les inconditionnels de l’argile Dans les années 1940, un naturopathe humaniste dénommé Romolo Mantovani fit paraître un livre tout à fait étonnant : « L’art de se guérir Soi-même » dans lequel il faisait l’apologie de tous les éléments naturels comme merveilleux éléments de guérison… l’argile y avait une place centrale. Cependant, pour tous les magasins de diététique de France, un seul nom est à retenir : Raymond Dextreit. En 1952, il sortit un ouvrage qui est devenu un best seller. Depuis, il n’a sans cessé d’être réédité : il s’agit de « L’argile qui guérit ». Depuis cette parution, les succès de la thérapie à l’argile ne se démentent pas…. L’usage de l’argile est universel Depuis toujours au Mexique, dans le Soudan, en Inde, les « mangeurs de terre » sont légion. Dans de nombreux bazars hindous, on vend toujours de petits sachets d’argile en poudre, utilisée comme onguent par les femmes mais aussi comme médicament. Dans toutes les régions de l’Inde, on trouve des carrières qui sont exploitées dans une intention thérapeutique. Les hindous connaissent bien l’argile contre certaines affections telle l’acidité de l’estomac, les hémorragies internes mais aussi comme « antipoison » pour les eaux passablement polluées qu’ils consomment régulièrement. Tout le Moyen Orient connait le « goestone », sorte de poussière fine amalgamée en une masse de la grosseur d’une noix et recouverte d’une fine feuille qui, avalée avec un peu d’eau, guérit, semble-t-il, de nombreuses affections. Chez les Indiens Queschua du lac Titicaca, dans l’Amérique du sud, les premiers explorateurs remarquèrent l’habitude qu’ils avaient de faire tremper longuement les pommes de terre dans une solution argileuse, avant de les manger. C’est une expérience réussie avec l’argile qui me fait adopter les moyens naturels Un accident de bricolage en 1973, et voilà un doigt entaillé profondément. Le sang gicle et la phalange de mon auriculaire droit semble ne tenir qu’à un fil. Je me retrouve aux urgences. Le doigt est recousu par un interne et tout paraît rentrer dans l’ordre. Seulement, quelques jours après je ressens de violents élancements, le doigt est gonflé et violacé. Présentant ce « vilain » petit doigt à l’interne qui l’avait recousu : il déclare qu’il faut un traitement antibiotique et que vu l’état de la phalange, il faudrait vraisemblablement l’amputer… Entre temps, je viens de lire « l’argile qui guérit ». Je suis convaincu. Je ne prends pas les antibiotiques et alors, perdu pour perdu, je tente l’épreuve des cataplasmes. Les deux premières journées sont rudes ; toutes les deux heures, j’applique presque religieusement la boue d’argile de deux centimètres, au bout du doigt. En un premier temps, les choses semblent s’aggraver…. Le doigt n’est plus qu’une bouillie dans laquelle l’argile s’infiltre… là, je dois dire que je commence à douter. Le quatrième jour, les choses s’améliorent, les douleurs s’arrêtent et l’aspect n’est plus le même. La phalange devient plus rose, moins violacée et on pourrait affirmer qu’elle reprend « forme humaine ». Le rétablissement est en marche, plus de trace d’infection et la mobilité est bonne. L’argile a fait un travail fabuleux. La guérison est là et, mon doigt est sauvé. Dans un prochain article sur l’argile, nous verrons ses remarquables applications. Roland Reymondier Conseiller en produits de nutrition