Vivre au présent : utiliser notre cerveau ! (2ème partie) Photo Wikipédia – Le cerveau « reçoit ». C’est ce dont nous avons parlé dans le premier article, mais il « émet », il pense et c’est cet aspect que nous allons aborder maintenant. Un mental « actif » source d’équilibre Après s’être rendu réceptif, tout en faisant des actes conscients, nous avons pu nous rendre compte que lorsque nous l’accomplissions bien, il y avait suspension de l’activité mentale « émissive ». Les pensées se faisant plus rares, deviennent moins tyranniques. Maintenant, nous pouvons entrevoir que la qualité essentielle pour bien penser : c’est la concentration. Vittoz affirme : « la concentration est la faculté de pouvoir fixer sa pensée sur un point donné, de suivre le développement d’une idée sans se laisser distraire, simplement de pouvoir s’abstraire dans une lecture, un travail quelconque». En un premier temps, affirme Vittoz, la concentration sur une pensée s’avère extrêmement difficile. Le fait de se représenter un graphique ou un chiffre donne de très bons résultats. Exercices : Fermez les yeux puis représentez-vous un tableau noir comme dans une salle de classe. Imaginez que vous tenez en main une craie, alors toujours en imagination tracez sur ce tableau un symbole, celui qui venait à l’esprit de Vittoz était le symbole de l’infini, le 8 renversé. Voyez-vous en train de le faire à la main. Si vous êtes attentif, vous verrez qu’il n’est pas facile de soutenir l’attention ; Faire une boucle puis une autre demande d’être totalement là. Maintenant, sur ce même tableau noir, toujours avec une craie, tracer le chiffre 1, laissez le apparaitre 2 secondes, effacez-le, réécrivez ce même 1, laisser encore 2 secondes puis effacez. Renouvelez cela 7 fois de suite. La concentration va s’établir par l’alternance entre l’inscription puis son éviction. Chaque effort pour écrire le 1 sera suivi par une « déconcentration » pour l’enlever. La concentration permet de se mettre tout entier dans « le maintenant ». D’ailleurs, on ne peut être concentré que dans le moment même qui passe. Concentration sur l’idée : Après avoir fait des exercices « simples », ce qui ne veut pas dire faciles, on cherche à développer mentalement une idée, à résoudre un problème, enfin à résumer par écrit une lecture en s’efforçant de n’avoir en tête aucune distraction c’est-à-dire en suspendant sur le moment toute idée étrangère au sujet dont on s’occupe. – Concentration sur l’idée de calme : là, il s’agit pour nous de chercher à déterminer en soi une sensation de calme, de tranquillité tant morale que physique. On peut penser à une personne qui l’évoque, un morceau de musique, un sentiment élevé comme dans la prière. Pour certains, cela peut s’apparenter à une forme de « recueillement », laisser venir à soi un sentiment d’unité paisible et harmonieux. Le croyant lira un passage de la Bible ou du Coran, le non croyant s’inspirera de la pensée des sages et des philosophes. – Concentration sur l’idée d’énergie : on l’obtient en sentant une force qui est en nous. On peut évoquer des personnages qui symbolisent cette idée de force. On cherchera à se pénétrer de ce que signifie le mot « énergie », ce qu’il peut représenter pour nous. – Concentration sur l’idée de contrôle : comme il y a sensation de calme et d’énergie, il y a forcément une impression de contrôle survenant dans la conscience. Il suffit de déterminer une sensation de calme, d’énergie, de contrôle pour que la personne la ressente immédiatement. La concentration agit comme une régulation de la conscience. La concentration au service de l’activité physiologique Vittoz affirme que nombre de nerveux ont les extrémités glacées. Qu’à cela ne tienne, une concentration de quelques minutes arrive à réchauffer pieds et mains. De même, rougeurs, transpirations abondantes, palpitations, cèdent sous l’effet de la concentration. Vittoz va jusqu’à affirmer que la concentration régule la respiration (bienfait au niveau des bronchospasmes). Elle supprime les spasmes de l’estomac, elle augmente le péristaltisme intestinal et par là même régule les selles. Le cœur obéit lui aussi. Les battements peuvent devenir plus réguliers, plus lents dans certains cas, plus rapides dans d’autres… Vittoz affirme qu’avec une pratique de concentration, il peut y avoir disparition d’acouphènes ainsi qu’une très nette augmentation de l’acuité auditive… cependant, la sphère élective d’une bonne concentration pourrait bien être la douleur. – La concentration chasse la douleur A première vue, le fait de porter attention sur un symptôme douloureux pourrait augmenter la douleur. Et bien, ce n’est pas le cas lors d’une véritable concentration. Dans une concentration bien faite, le cerveau, au lieu de recevoir cette sensation désagréable, l’accueille et tout au contraire envoie un influx normal sur le point malade. Quand on souffre, on veut « écarter » ce mal, c’est en fait cela qu’il ne faut pas faire. Si l’on se « plonge » dans la sensation, ce n’est pas pour « l’apprécier », c’est pour ne pas la « rejeter ». Les vagues « furieuses » de douleurs, insensiblement, ne deviennent plus aussi impératives, du fait même qu’elles sont « acceptées ». Cette acceptation n’est pas, contrairement à ce que l’on peut penser, « passive » mais « active ». Derrière, il y a l’idée qu’on peut contrôler, d’où le fait qu’on « envoie » sur la zone douloureuse un influx bienfaisant. N’oublions jamais que la concentration agit comme un rayon laser ; elle mobilise la force nerveuse sur une partie du corps et cela se fait sans effort. En ce sens, ce n’est pas de l’autosuggestion …. – La concentration en cas d’insomnie Les idées vont et viennent et empêchent l’endormissement. Là encore, il ne s’agit nullement de chercher en vain le sommeil : il ne viendra pas. La concentration sur un des gros orteils donnera des résultats surprenants. Il s’agit là de simplement « sentir » une impression de chaleur… se laisser pénétrer par la douce chaleur qui envahit cet orteil. On peut faire de même pour l’autre aussi. L’idéal ,comme pour la réceptivité, c’est bien sûr de ne pas penser, mais de se mettre tout entier dans cet espace et de n’être plus qu’un point chaud au niveau de l’orteil…Si la concentration est bien faite, l’impulsion nerveuse se détourne de l’activité mentale du cerveau, se polarisant sur l’orteil et sa chaleur, entrainant la « déconnection », source de sommeil. – Elimination/déconcentration Le problème se pose réellement pour les phobiques, les personnes obsédées et celles qui n’arrivent pas à « décrocher » d’idées qui les hantent. Certes, nous avons appris par la concentration comment fixer la pensée ou une idée, il nous faut montrer comment procéder pour faire disparaitre une pensée indésirable. Exercice : 1° Choisissez 3 à 5 objets différents, les placer à côté les uns des autres sur une feuille de papier blanc. Puis après les avoir bien perçus, éliminez-en un, en le mettant de côté. Fermez les yeux et « voyez » si vous l’avez bien « évincé » ; c’est bien cela qui est primordial ! Puis, faites disparaitre un second et un troisième et ainsi de suite jusqu’à ce que tous les objets soient enlevés. Si l’opération est bien conduite, vous n’aurez mentalement que la vision d’une feuille de papier blanc sans aucun objet. Vous avez raison, cela paraît bien dérisoire par rapport à ces idées qui vous persécutent, mais cela permet au cerveau de se débarrasser de choses qui l’encombrent. Le temps aidant, le cerveau finit par se plier à une habitude : celle de ne plus être perturbé par ces pensées qui tournent sans cesse. 2° Ecrivez trois chiffres sur votre tableau noir mental. Ensuite, effacez successivement chacun et ainsi aucun chiffre ne doit subsister dans la tête. 3° Représentez-vous deux objets par exemple : un peigne et une brosse, soyez attentif aux deux en même temps. Choisissez de ne conserver que l’un d’eux et ne voyez plus l’autre. Il a disparu. 4° Sur votre tableau noir mental, écrivez le chiffre 1 puis effacez-le, écrivez le plus petit, puis effacez et écrivez le encore plus petit. Faites cela jusqu’à sa disparition complète. 5° Sur le même tableau noir, écrivez le chiffre 1 puis effacez-le. Réécrivez-le et effacez-le alternativement en augmentant les intervalles de repos qui doivent exister dans la concentration. Ce repos sera de 1 seconde puis de 2, 3, 4 secondes et dans cet intervalle veuillez éliminer toute idée… Cette déconcentration apporte calme et sérénité et met le cerveau au repos… les pensées ne sont plus compulsives …. – Comment chasser la peur et trouver la paix Fermez les yeux et voyez encore votre tableau noir. Ecrivez lentement en lettres majuscules le mot PEUR avec une brosse, enlevez le R de peur puis le U puis le E, il ne reste que la lettre P, La voyez-vous ? Maintenant, ajoutez la lettre A puis la lettre I et enfin la lettre X ; Ne voyez-vous pas le mot PAIX ? N’avez-vous pas chassé le mot PEUR ? Puéril, c’est ce que vont penser certains esprits « supérieurs » ! Justement, c’est par leur extrême simplicité que ces exercices « marchent ». Avant d’être formulées en mots, les pensées s’imposent sous forme d’images. C’est en fait sur le jeu même de celles-ci qu’il nous faut agir. Agir sur la représentation même de graphiques, de nombres, de symboles visuels c’est bien cela qui va permettre une « maîtrise » de la pensée. Vivre au présent, c’est aussi la pratique de l’horathérapie, objet de la troisième partie de ce dossier. Roland Reymondier Conseiller en produits de nutrition RAPPEL DU PREMIER ARTICLE : « Vivre au présent » (1ère partie)