La dépuration, c’est maintenant qu’il faut y penser ! Pour la médecine chinoise, le printemps commence en février. C’est à cette époque de l’année qu’il faut faire la cure de dépuration. Les anciens savaient que c’est à partir des plantes amères que celle-ci peut se faire. Lors de la pâque juive, on absorbe des plantes amères suivant une coutume millénaire. La cure de printemps qui nous vient en Europe de la médecine par les plantes et nous fait absorber des herbes amères et âpres, est une réminiscence des formes anciennes de gustation. Toutes les plantes amères ont dans l’ensemble une action sur le foie. Ce fait est certainement à rapprocher de la production par le foie de la bile qui est un liquide extrêmement amer. Voyez ce qui se passe quand on vomit ce liquide ! Dans certaines villes ouvrières comme Saint-Etienne, la coutume dans les temps anciens était de faire une cure de pissenlits (jeunes pousses, dès février) que l’on allait cueillir dans les prés environnants. On accommodait les barabans (pissenlits, en argot stéphanois) en soupe, en salade, en omelettes. En fait, c’était pendant une dizaine de jours la vraie cure de dépuration de printemps qui donnait une santé de fer à tous les mineurs de la région. La saveur amère a totalement disparu de nos assiettes. C’est bien dommage, surtout pour la centrale métabolique que constitue notre foie! Un certain nombre de toniques, élixirs, liqueurs amères ont réussi à survivre jusqu’à nos jours. C’est bien le cas de l’élixir du Suédois et de l’Eau de Sainte Rita. Celle-ci est un aubaine pour nous et nous pouvons remercier Patrice de Bonneval d’avoir su jalousement garder sa formule qui nous vient des temps anciens. Roland Reymondier