Le mouvement VEGAN : pas si nouveau qu’on le croit ! Photo Marie-Lise Geffroy – Actuellement, surtout en Grande-Bretagne, mais aussi aux Etats-Unis beaucoup de personnes déclarent avoir adopté un mode de vie VEGAN . Celui-ci est en relation avec le respect total de la condition animale. Etre Vegan c’est un mode de consommation où tout produit ayant un rapport avec l’animal est exclu… L’alimentation du Végan est végétalienne-pas de viandes, de poissons, de laitages et d’œufs, en fait rien de ce qui provient d’un animal. Le végan se refuse à faire souffrir un seul animal de la création. Son environnement exclut le cuir (fauteuils, sièges, bottes, vestes, chaussures etc…) de même la laine. Les produits de beauté qu’il utilise sont exempts de lanoline, de graisse de marmotte ou de quelque graisse animale qui soit. Le paradoxe, c’est que ce mouvement et plus particulièrement le végétalisme a pris naissance en France dans la première moitié du siècle dernier et, actuellement, personne n’en parle. Seuls les exemples venus des Etats-Unis ou d’Angleterre prennent du relief à nos yeux… Ma rencontre personnelle avec le père du véganisme à la française L’histoire remonte à 1976. J’assiste pour la toute première fois à une conférence faite par le fondateur du mouvement « La Vie Claire » Henri Charles Geffroy. Cette rencontre fut si déterminante qu’elle changea complètement mon existence : c’est cela qui permit mon engagement comme Acteur-Nature. Qui était Henri-Charles Geffroy ? Né à Paris en 1895, cet homme peu ordinaire fut ypérité (gaz moutarde) à la fin de la guerre de 1914-1918. Condamné par les médecins de l’époque, il découvre vers 1935 une méthode d’alimentation naturelle totalement végétale à base de fruits, légumes et céréales complètes. C’est, dit-il, ce qui le sauva d’une mort certaine. Henri-Charles Geffroy, depuis sa découverte en 1935 et, jusqu’à sa disparition en 1981, défendra par tous les moyens une manière de vivre et de s’alimenter. Il mènera avec courage le combat pour un VRAI PAIN issu de blés cultivés sans engrais chimiques (il fallait le faire dans les années 1940 !) car pour lui nul doute la consommation de cet aliment de base durant des siècles était l’élément fondamental de la santé. Il fera même connaître un blé ancien fort productif : le blé Osiris, issu de grains trouvés dans une antique tombe égyptienne, qu’il fera distribuer sous forme de petits sachets auprès des lecteurs de son journal La Vie Claire, afin d’en pratiquer la culture familiale selon ses conseils. Henri Charles Geffroy voyait tout l’intérêt de la consommation d’un blé authentique sous forme d’un pain qui devait l’être tout autant… En 1948, il crée une coopérative avec des amis pour fournir des produits de bonne qualité aux abonnés du journal et elle se transformera en société avec des dépôts exclusifs de produits sains qui vont se retrouver dans toute la France, jetant les bases d’un futur réseau de magasins. Progressivement, des magasins voient le jour. Cependant, avec Henri-Charles Geffroy, il ne peut y avoir de compromis : aucun produit animal ne doit figurer dans les rayons : pas même de miel fabriqué par un insecte…. L’engagement de Geffroy est total pour le côté VEGAN . La source prioritaire des protéines du menu provient de ce pain qu’il confectionnait avec grand soin dans ses boulangeries et qui même actuellement n’a pas son pareil. Il admet, comme le professeur Mono (autre leader du végétalisme), la consommation de purée d’amande mais ne fait nullement figurer des légumineuses dans l’assiette. Dans les années 1950, il sera le promoteur d’une méthode de culture qui régénère les sols brûlés par l’usage abusif de produits chimiques à l’aide d’amendements naturels, expérimentée par des Pionniers qui voulaient cesser de recourir aux traitements « modernes » de leurs cultures. N’était-ce pas l’origine de l’agriculture biologique ? Henri-Charles Geffroy nous a quitté en 1981, laissant en héritage quelque chose de fondamental dans le domaine de « l’art de vivre sain », peut être une véritable « culture » de la Bio. C’était une époque où l’engagement dans les idées était total et non une question de « marketing ». Ce n’était pas un concept à la mode, c’était une pratique authentique avec des personnes comme Henri Charles Geffroy qui l’étaient tout autant. Bernard Burlet