Les parties en présence à la conférence environnementale Près de 300 personnes devraient participer à la conférence environnementale qui se déroulera au Conseil économique, social et environnemental. Seront présentes les organisations qui siègent au sein du Comité national du développement durable et du Grenelle Environnement (CNDDGE) : les ONG, les syndicats, les organisations patronales et les collectivités locales ainsi que l’Etat et –nouveauté par rapport au Grenelle- les parlementaires. Tour d’horizon des forces en présence. Vu sur le site Novethic, le 13 09 2012. Article de Béatrice Héraud Les ONG France Nature Environnement (FNE), Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme (FNH), WWF France, Humanité et biodiversité, LPO, Rassemblement pour la planète, Greenpeace France et Les Amis de la terre France. Pour les deux dernières –Greenpeace et les Amis de la Terre-, leur participation n’allait pas de soi, loin s’en faut. « La décision de participer à la conférence s’est faite dans la douleur. Mais, même s’il y a des thèmes qui fâchent, il est difficile de dire non d’entrée de jeu à une conférence qui se veut « de méthode » et qui doit se dérouler sur 5 ans. On va voir la façon dont les débats se déroulent. On se réserve le droit de quitter la table si cela ne nous convient pas », explique ainsi Martine Laplante, la présidente des Amis de la Terre. Quant à Greenpeace, l’ONG ne s’est décidée à en être que quelques jours seulement avant la conférence. L’association a fait par de ses doutes sur son site, allant jusqu’à demander leur avis aux militants ou visiteurs de passages. Les 1 400 votes qui se sont rejoints à majorité (43%) pour une participation, ont permis à Greenpeace d’y « voir plus clair », affirme-t-elle dans son dernier billet. Si les autres ONG ont toujours été partantes, elles n’en conservent pas moins une attitude prudente : FNE a régulièrement dénoncé le « flou artistique » entourant la conférence. D’autres ont regretté ne pouvoir être assisté que d’un expert lors des tables rondes et aucun pour la gouvernance et la santé environnementale (officiellement par manque de place). C’est une « régression en termes de représentation des ONG » par rapport au Grenelle estime le WWF. Pour autant, son directeur général Serge Orru affirme y aller comme « un militant de la construction, sans optimisme béat, mais avec détermination ». Quant Rassemblement pour la planète, il « sera force de propositions concrètes, de critiques constructives », affirme sa présidente, Nadine Lauverjat. Pour Nicolas Hulot (FNH), la conférence sera « un moment de vérité qui permettra de juger si le gouvernement a une ambition à la hauteur des enjeux », estime-t-il dans un entretien au Monde (12/09/2012). Toutes les ONG en tous cas disent attendre des « signaux forts » et des clarifications des positions gouvernementales… Les syndicats CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et la CFTC Leur sensibilité au développement durable n’est pas unanimement partagée. FO aurait préféré des tables rondes énergie et biodiversité au sein de la conférence sociale, selon l’agence de presse AEF développement durable. Pour la CFDT qui aurait davantage souhaité une « conférence développement durable »- plus globale-, il est nécessaire d’articuler les différentes conférences (sociale, environnementale, recherche) pour définir un avenir durable et cohérent du pays avec « la mise en place d’une feuille de route sur la stratégie, les secteurs prioritaires et les moyens de financement », explique Patrick Pierron, secrétaire national chargé de l’industrie, du développement durable et de la recherche à la CFDT. Si plusieurs ONG regrettent que la présence des syndicats à la conférence environnementale n’entraîne pas une réciprocité de présence des ONG à la conférence sociale, certains syndicats (notamment la CFDT et la CGT) et ONG se retrouvent cependant sur de nombreux sujets. Serge Orru, appelle d’ailleurs les Syndicats et ONG, entre autres, à « dépasser leur antagonisme ». « Toutes les parties ont énormément évolué sur le sujet depuis 5 ans : je crois à la conscience humaine, à l’intelligence collective », se réjouit le directeur général du WWF. Les employeurs Medef, CGPME, UPA (Union professionnelle artisanale) et FNSEA. Si elles ont bien préparé la conférence, ces organisations sont restées discrètes quant à leurs attentes…interviewée sur France Inter, le 11 septembre, la présidente du Medef, Laurence Parisot a cependant tenu à souligner que, dans « cette conférence environnementale il y aura aussi un enjeu de compétitivité qui va être posé ». Lors de l’Université d’été de son organisation, la patronne des patrons avait également expliqué qu’il fallait trouver « le bon équilibre économique, social et environnemental » et que « si l’on veut réindustrialiser le pays, il ne faut pas penser qu’à additionner de nouveaux règlements », rapportait l’AEF développement durable. Les collectivités locales Les représentants de l’association des maires de France, de l’association des départements de France (ADF), de l’association des régions de France (ARF) et de l’assemblée des communautés de France (AdCF). Leur rôle sera évidemment essentiel, notamment concernant la production des énergies renouvelables. Des débats devraient d’ailleurs avoir lieu par la suite en région sur l’énergie. Mais Amorce, une association d’élus spécialisée dans l’environnement regrette la participation des seules généralistes. Les Parlementaires Contrairement au Grenelle de l’environnement dont ils avaient été évincés, les parlementaires seront présents à la conférence. Une initiative saluée par les autres parties prenantes qui y voient la garantie d’une meilleure traduction des travaux dans les textes de lois. On comptera 10 députés, 10 sénateurs et 5 eurodéputés. Parmi les présents : Chantal Jouanno et Alain Gest pour l’UMP, François Brottes, Jean-Paul Chanteguet et Gérard Bapt pour le PS et Denis Baupin pour les Verts. Pour le Parlement européen : Yannick Jadot (Les Verts/ALE), Jean-Luc Bennahmias (Alliance des libéraux et démocrates), entre autres. Les ministres Ils seront pas moins de 14 pour présider les travaux. Pour l’Energie : Delphine Batho (Ecologie) et Arnaud Montebourg (Redressement productif). Pour la Biodiversité : Cécile Duflot (Logement), Stéphane Le Foll (Agriculture) et Victorin Lurel (Outre-Mer). Pour la santé environnementale : Marisol Touraine (Santé), Geneviève Fioraso (Recherche) et Guillaume Garot (Agroalimentaire). Pour la Fiscalité : Jérôme Cahuzac (Budget), Pascal Canfin (Développement) et Fleur Pellerin (PME et Innovation). Pour la Gouvernance : Michel Sapin (Emploi, Travail et Dialogue social) Marylise Lebranchu (Réforme de l’État, Décentralisation) et Frédéric Cuvillier (Transports, Mer et Pêche). Les invités « surprise » Leur nom n’a été connu que le mardi. Il s’agit d’invités du gouvernement qui participent à certaines tables rondes. On compte des associations de consommateurs comme le CLV ou UFC-Que choisir, des institutions comme l’Ademe ou l’Anses, des syndicats spécialisés comme celui des énergies renouvelables ou la fédération française du bâtiment, des associations comme negaWatt, des collectifs comme ceux contre les gaz de schistes, les chasseurs, les pêcheurs, la Confédération paysanne ou encore CDC climat. 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