Rallonger la vie : bonheur ou calamité ?

100-ans-et-en-pleine-formeSite Signes et Sens – Les statistiques sont là pour nous dire que jamais l’espérance de vie n’a été aussi grande….Seulement voilà, rien dans notre société « jeuniste » n’est prévu pour « accueillir » le flux important des personnes âgées de plus en plus dépendantes.
Dans une communication courante,

on loue les bienfaits du vieillissement global de notre société, mais on tait le fait que cette longévité bien souvent maladive n’est que rarement une source de bien-être et de bonheur. On vieillit certes, mais pas vraiment en bonne santé…..Il existe de par le monde des « zones » de résistance (voir dossier Loma Linda) où il fait bon vivre et vieillir. Paradoxalement, elles ne ressemblent en rien à nos critères de bien-être.  » Il faut savoir ce que l’on aime et rentrer dans son HLM pour manger du poulet aux hormones » chantait Jean Ferrat.

Sur quelles valeurs reposent nos critères de santé?

Ne seraient-elles pas liées à celles de l’industrie pharmaceutique pourvoyeuse de statistiques et qui fait, qu’à partir de 70 ans, ce soit grâce à ses services qu’on puisse vivre vieux et heureux!  Sans nier que tout n’est pas négatif et que nous pouvons aussi avoir quelquefois bien besoin de certains médicaments.

Mais, n’aimerions nous pas mieux rencontrer le plus souvent les personnes de la chanson de Jean Ferrat « La montagne »? Cité idéale où se trouvait des « centenaires à ne plus savoir qu’en faire… ». Ces hommes et ces femmes qui mourraient dans leur village entourés de leur grande famille. Ceux là même qui partaient sereinement comme on s’endort après une journée de labeur et qui n’avaient jamais vu de leur vivant une seule institution médicalisée?

Il suffit d’aller dans certaines « maisons de retraite » et EHPAD* et, même les plus belles en apparence, pour découvrir la détresse, le désespoir, la dérive, la souffrance de plusieurs centaines de milliers de personnes qui malheureusement vivent vraiment « en marge » de notre société. Ce qui n’empêche pas de souligner le travail remarquable des personnels de ces établissements.

Vieillir en Occident ressemblerait-il plus à ce que De Gaule entrevoyait: un naufrage ! Alors, c’est aller au-delà de la langue de bois que de rejoindre celles et ceux qui font quotidiennement l’expérience de la dépendance et de l’isolement.

Acteur-nature

* Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes